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La fin d’ActuSF

  • Olivier 

L’éditeur ActuSF, acteur majeur de l’édition SFFF française a vécu. L’information est tombée cette semaine officiellement, mais ça faisait quelques semaines que les auteurs qui travaillaient avec eux étaient au courant. Pour moi, c’est un choc aussi violent (et peut-être plus) que la fin des éditions Oxymore en 2006.
Si Oxymore avait été mon premier éditeur, je devais à ActuSF (anciennement « Association 85e dimension ») d’avoir commencé à écrire de la fiction, carrément. L’année précédant sa transformation en entreprise et son changement de nom, l’association avait organisé un concours de nouvelles. Mon copain Vincent Corlaix (à l’époque on était même colloc) m’en avait parlé et m’avait dit « chiche on le fait ! »

J’avais écrit une nouvelle un peu maladroite, mais plutôt drôle. Et surprise, elle a gagné le premier prix, catégorie SF. Le jour de la remise des prix, j’appris que le président du jury était Roland C. Wagner en personne. Comme c’était un des rares auteurs de SF français que je suivais à l’époque (j’ai progressé depuis), à la remise des prix, je ne me sentais plus, vous pensez bien ! Ce soir-là, Jérôme Vincent et lui m’avaient tous les deux conseillé de continuer d’écrire, conseil que j’ai suivi avec application depuis. 

Est-ce que j’aurais écrit de la fiction sans ce concours ? Franchement, je n’en sais rien. J’avais envie d’écrire, mais plutôt des essais, de la vulgarisation, des choses de ce genre. Pour passer à la nouvelle, puis au roman, il fallait faire des rencontres, avoir des occasions. C’est ce prix qui me les a apportés. Bref, mille mercis à ActuSF et à son équipe, avec une mention particulière pour Jérôme.

Et, tout comme Oxymore, c’est un vilain diffuseur qui coule une bonne maison, en pratiquant des conditions commerciales iniques, qui seraient considérées comme abusives dans la plupart des autres secteurs.

Au moment où j’écris ce texte, il est encore possible qu’ActuSF, sa librairie en ligne Epagine/le Minotaure et son site d’actualité, ActuSF.com, trouvent un ou plusieurs repreneurs. Quel que soit le résultat des démarches, liquidation pure et simple, reprise partielle ou complète (ce que je souhaite pour les employés), une page s’est tournée. On espère que celle qui suit sera à la hauteur. Je ne vous cache pas qu’on tâte l’eau du pied avec appréhension.

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